Docteur Houssein Awarem, 67 ans. Il est né à l'Est d'Hargeisa, au Nord de la Somalie. En 1988 au début de la guerre entre la Somalie de Siad Barré et le Somali National Movement (SNM), il a fui sous les bombardements, comme des milliers d'autres, pour trouver refuge dans un camp en Éthiopie.
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https://news.vice.com/fr/article/somaliland-lhistoire-du-chirurgien-qui-opere-avec-des-os-de-mouton
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En 1993, deux ans après son retour du camp de réfugiés en Éthiopie, le docteur a ouvert son hôpital dans un ancien musée de la culture Somalienne. "Je n'ai eu à faire qu'un peu de décoration", affirme le docteur, alors que des photos d'époque révèlent un bâtiment presque effondré.
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"J'étais intelligent. J'ai commencé à travailler pour le genre humain en faisant de l'artisanat. Mais comme il n'y avait pas de médecin dans le camp, j'ai trouvé un livre vieux de 40 ans (en 1988), et c'est en regardant ces images que j'ai débuté la médecine." raconte Dr. Houssein Awarem.
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Une femme blessée à la jambe dans un accident de voiture est venue se faire soigner par le Dr. Houssein Awarem. Celui-ci utilise utilise un mélange de pratiques traditionnelles, et de médecine "occidentale". Parfois, il reconstruit des crânes humains avec des parties d'os de mouton ou de chèvre, "selon ce que prescrit un Hadith du Coran".
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Un spécialiste de la santé au Somaliland témoigne : "L'établissement aurait dût fermer depuis longtemps, mais le docteur a des relations haut-placées, liées à son clan." Au Somaliland, l'appartenance à un clan majoritaire ouvre de nombreuses portes.
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Un enfant regarde son frère se faire prélever du sang, dans le hall d'entrée de l'hôpital.
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Juste avant une opération, les assistants du docteur se préparent. "Vous savez, on est vraiment très occupés", répètent-ils sans cesse. Le prix moyen d'une consultation au Somaliland est de 5 à 10 USD. À la clinique du Docteur Awarem, la consultation est moins chère.
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Un bébé d'un an et demi, sur la table d'opération. Pas d'anesthésiant, pas de délicatesse. Le docteur enlève une vieille compresse de sa plaie béante. Son frère lui aurait lancé une pierre au visage, un jeu très prisé dans les rues poussiéreuses d'Hargeisa, capitale de l'État auto-proclamé du Somaliland.
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Expéditive, l'opération du gamin aura duré moins de 10 minutes.
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L'ancien musée transformé en hôpital présente de nombreuses lacunes. Mais dans la capitale de l'État non-reconnu, d'autres hôpitaux, comme le Hargeisa Group Hospital, et l'hôpital-université Edna Adan sont à l'inverse aux normes internationales.
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Auto-didacte, formé à l'époque de la guerre, le docteur Houssein Awarem incarne cette génération qui a dû contruire un pays sur les ruines de la guerre. Désormais, le Somaliland a une commission nationale de la santé. Son établissement est l'une des dernières traces de l'après-guerre dans une société en plein essor.
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