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Hélène Ngo Honla, 42 ans, camerounaise Bassa. Elle est handicapée depuis l’âge de 5 ans, à cause de la poliomyélite. “J’ai bien marché. Maman m’a dit que je partais souvent à l’aube, chercher l’eau que je mettais sur la tête. Maman me racontait ça. Elle est morte il y a dix ans. Je la pleure encore. Une mère ne peut jamais rejeter son enfant."
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La carte d'invalidité d'Hélène. "Ça confirme que je suis infirme. Normalement, ça devrait nous donner accès à des choses gratuites. Mais ils ne nous facilitent pas les choses. Ici, il faut toujours se battre. Mais si un jour le gouvernement décide que ça se fasse, ça se fera."
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Hélène se rend à une maison voisine de chez-elle. Ce ne sont pas toutes les maisons des environs qui lui sont accessibles. Elle habite à Ekoko 2, village situé à trente minutes de voiture de la capitale Yaoundé.
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Simon et Hélène ne sont pas mariés, car ils n'en ont pas les moyens. "Ici, c'est pas amour-intérêt. C'est le vrai amour. Si on était ensembles par intérêt, on ne serait déjà plus ensembles depuis longtemps, car on n'a ni or, ni argent." Simon travaille à trier les déchets de bois d'une entreprise. Il gagne 25 000 FCFA par mois (environ 38 euros). Ce maigre salaire les oblige à rester dans la maison familiale, et impose à Hélène leur rejet quotidien.
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Durant les vacances scolaires, le cousin d'Ange vient de Douala à Ekoko 2, vivre avec Hélène et sa famille. Ensembles, ils font les quatre cents coups, dès qu'ils peuvent entre le travail aux champs et le ménage de la maison.
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Maison familiale de Simon, le compagnon d'Hélène. La petite fenêtre à droite donne sur la pièce ou elle passe ses journées.
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Ange 10 ans, prends soin de sa mère quand il n'est pas à l'école. Hélène dit : "C’est lui, mes pieds. Un autre enfant, à son âge, ne peut pas te rendre service. Mais c'est lui qui va me chercher, l'eau, la nourriture, qui m'assiste.”
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À Mvog Mbi, le marché le plus proche de l'endroit où les voitures venant d'Ekoko 2 s'arrêtent à Yaoundé. C'est l'endroit ou Hélène fait le marché, une fois par mois, quand Simon reçoit sa paye.
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Hélène, Simon et Ange ont le dimanche de congé, ensembles. Cette fin de semaine là, l'électricité à été coupée. Quand elle est revenue ils ont commencé à écouter un programme télévisé en anglais. Aucun d'entres eux ne parle cette langue.
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Avant, Hélène rampait pour se déplacer. Mais après deux grossesses, et avec l'âge, elle ne peut plus supporter son propre poids. Elle a besoin qu'on lui apporte sa chaise roulante pour se déplacer.
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Dans la petite pièce où Hélène, Simon et Ange vivent, tous leurs biens sont cordés, bien rangés le long des murs. Comme la salle est petite, Hélène peut utiliser un long bâton qu'elle garde près de son lit pour tirer certains objets vers elle. "Maman m'a formé : ce n'est pas parce que je suis infirme que je ne peux pas faire seule. Je ne peux pas toujours compter sur les gens."
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Hélène brode une nappe, pour sa belle-mère. "Je veux être comme tout le monde : payer mon loyer, ma nourriture, qu'on ne me voit pas comme malhonnête."
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Nappe faite par Hélène.
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Quand elle arrive à vendre son artisanat, Hélène retourne s'équiper au marché de Mokolo, à Yaoundé. Elle y achète des perles, et du fil en coton, accompagnée de son mari. Celui-ci dit "Je ne peux pas y aller tout seul. C'est elle qui connaît et je n'achèterais pas la bonne qualité. Donc je la pousse, et je l'attends."
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Lors de ce qu'elle nomme une "réunion des co-épouses", où plusieurs villageois se rencontrent, cotisent à une caisse commune pour les urgences et réglent les conflits du mois, Hélène se fait insulter par son voisin: "Elle est la seule Bassa (ethnie du Sud Cameroun) ici. Elle fait fuir les autres. C'est une femme méchante. Son Simon n'a même pas cotisé pour l'école qu'on veut construire."
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Hélène est protestante mais va à l'église catholique de son mari, plus accessible à partir de chez elle. Même si ils ont un très petit budget pour se nourrir, elle trouve cela important de donner la dîme. Ce dimanche, une collecte a eu lieu à l'église pour acheter de l'équipement. Alors que les dons d'une valeur entre 2000 et 5000 FCFA étaient énumérés à voix haute, celui d'Hélène a fait rire : elle n'avait contribué qu'à la hauteur de 500 FCFA.
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Ange apporte la chaise roulante d'Hélène dans leur chambre.
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"Je m'appelle Ange, j'ai 10 ans. Cette photo est une photo qui pour moi représente une amitié et un très très bon souvenir"
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Ange qui me prend en photo.
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(gauche) "Ça c'est le salon familial pour moi et pour nous et toutes les autres personnes et surtout ma grand-mère." (droite) "Ça c'est ma grand-mère et aussi ma mère. Elle me sens vraiment très très heureux et très souriant et très fière d'elle."
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"Ça c'est une photo de ma part. Je n'ai que pris les photos du bas. C'est parce que la caméra n'a pas pu prendre tout le corps."
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(gauche) "Ici c'est mon champ de maïs. Et je sais que le plus payant de mon coeur, c'est moi qui le sème et qui aujourd'hui se mange." (droite) "Ça c'est maman. Elle est en train de manger du manioc et de la sauce tomate avec du manioc et du piment."
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Chaise roulante d'Hélène.
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"Ça c'est ma petite soeur (cousine) Samira. Elle a 2 ans et demi. Elle sort dehors, et je l'ai filmée."
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